Camp de Keraterm
Réalisé par le témoin Jusuf Arifagić
Pièce à conviction No S277B
28 août 2002
Le Procureur c. Milomir Stakić, IT-97-24
Ce croquis a été réalisé par le témoin de l’Accusation Jusuf Arifagić, qui était détenu au camp de Keraterm, à Prijedor, en Bosnie-Herzégovine, durant l’été 1992.
À l’audience, le témoin a désigné sur le croquis l’emplacement de mitrailleuses en trois endroits du camp : à l’extérieur de la salle no 1, à gauche des toilettes et à l’endroit où se trouvaient « la mitrailleuse et le projecteur utilisés pour les massacres commis dans la salle no 3 ».
Au cours de sa déposition, Jusuf Arifagić a indiqué que le croquis comportait une erreur : la salle no 3 aurait dû se trouver à la place des toilettes et inversement.
Le croquis et le témoignage de Jusuf Arifagić ont été utilisés pour établir ce qui s’était passé dans la salle no 3 du camp Keraterm. Le croquis a été versé au dossier du procès de Milomir Stakić, ancien président de la cellule de crise de la municipalité de Prijedor, et le témoignage a aidé la Chambre de première instance à déterminer les circonstances du massacre des détenus non serbes commis dans la salle no 3, à la fin du mois de juillet 1992. Le témoignage de Jusuf Arifagić a été utilisé par la suite dans d’autres affaires devant le TPIY, notamment au procès de l’ancien Président de la Republika Srpska, Radovan Karadžić, dans le cadre duquel il a été établi que 190 Musulmans de Bosnie avaient été tués lors du massacre commis dans la salle no 3 au camp Keraterm.
Outre le camp Keraterm, les autorités serbes de Bosnie dirigeaient aussi deux autres grands camps à Prijedor en 1992, « Omarska » et « Trnopolje », où des civils musulmans et croates ont été détenus, torturés et tués. En 1992, les autorités serbes de Bosnie ont expulsé de force de Prijedor des dizaines de milliers de Musulmans et des milliers de Croates de Bosnie, dont bon nombre avaient été détenus dans ces camps.
Milomir Stakić a été condamné à une peine de 40 ans d’emprisonnement pour avoir commis des crimes contre l’humanité et des violations des lois ou coutumes de la guerre à Prijedor en 1992.