Déclarations des hauts responsables du Mécanisme à l’occasion de la commémoration du 20e anniversaire du génocide rwandais
La semaine officielle de deuil au Rwanda tirant à sa fin, le Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux (Mécanisme) a contribué aux réflexions menées dans le cadre de la commémoration du 20e anniversaire du génocide rwandais.
Dans un discours prononcé lors d’ une cérémonie commémorative organisée par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) avec la participation du Mécanisme le 10 avril à Arusha (Tanzanie), le Procureur du Mécanisme et du TPIR Hassan Bubacar Jallow a déclaré : « Nous sommes ici aujourd’hui pour commémorer le début, il y a une vingtaine d’années, de l’une des pires catastrophes humanitaires de l’époque moderne, rendre hommage aux victimes, aux survivants ainsi qu’à tous les habitants du Rwanda, et renforcer notre solidarité avec le peuple de ce grand pays ». Faisant observer que dans une décision historique rendue en 2006, la Chambre d’appel du TPIR avait déclaré que nul ne pouvait contester qu’un génocide avait eu lieu au Rwanda, le Procureur Hassan Bubacar Jallow a expliqué que le TPIR, en collaboration avec les juridictions rwandaises ainsi que d’autres juridictions nationales, avait contribué « au processus véritablement international visant à rendre justice aux victimes et aux survivants et à établir les responsabilités des auteurs du génocide ».
Le Juge Theodor Meron, Président du Mécanisme et membre de la Chambre d’appel qui a rendu la décision en 2006, se joignant à ses collègues du Mécanisme et du TPIR pour rendre hommage à la mémoire des personnes tuées durant le génocide ainsi qu’au courage de celles qui ont survécu aux événements tragiques de 1994, a déclaré à La Haye : « Cette commémoration, moment sombre et majeur, est l’occasion pour nous tous de méditer sur ce qui est arrivé il y a 20 ans au Rwanda, et de réfléchir à que nous pourrions faire de plus pour ne plus jamais permettre que de telles atrocités se reproduisent et que d’autres familles et communautés de par le monde soient frappées d’un tel désastre. »
En souvenir des victimes, le Greffier du Mécanisme John Hocking a également déclaré : « C’est avec un profond sentiment d’humilité que j’adresse mes pensées au peuple rwandais. Aux victimes et aux survivants tels que ceux que j’ai pu rencontrer, et dont l’histoire personnelle suscite une grande tristesse, mais est également une formidable source d’inspiration. Je pleure car ils ont vécu des événements qu’aucun être humain ne devrait vivre. Et pourtant, la résistance et la détermination dont ils ont fait preuve en dépit des cicatrices à la fois visibles et invisibles, sont une leçon d’humilité et m’inspirent. »
À la fin de son discours à Arusha, le Procureur Hassan Bubacar Jallow a réitéré que même 20 ans après il restait encore beaucoup à accomplir, et il a souligné que neuf personnes mises en accusation par le TPIR étaient toujours en liberté et devaient être arrêtées et traduites en justice. Il a déclaré : « Seule une collaboration active de tous les États entre eux peut garantir l’arrestation et le transfert de ces fugitifs afin qu’ils soient jugés. »
Le Mécanisme est chargé de continuer d’exercer les compétences, les fonctions essentielles, les droits et obligations du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et du TPIR. Il a ouvert sa division à Arusha le 1er juillet 2012 et sa division à La Haye le 1er juillet 2013.