Le Président Meron s’exprime au mémorial de Potočari à l’occasion du 20e anniversaire du génocide de Srebrenica
Le Juge Theodor Meron, Président du Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux (le Mécanisme) et du Tribunal pénal international pour l’ex‑Yougoslavie (le TPIY), a prononcé aujourd’hui une allocution à l’occasion de la cérémonie marquant le 20e anniversaire du génocide de Srebrenica, qui s’est déroulée au mémorial de Potočari, en Bosnie‑Herzégovine, et a rendu hommage aux victimes du génocide et à leurs familles.
Dans son allocution, le Juge Meron a fait référence à l’arrêt rendu par le TPIY dans l’affaire Radislav Krstić, le premier arrêt du Tribunal à qualifier de génocide les crimes commis à Srebrenica. Le Juge Meron en a lu le passage suivant : « Ceux qui conçoivent et commettent le génocide cherchent à priver l’humanité des innombrables richesses qu’offrent ses nationalités, races, ethnies et religions. Il s’agit d’un crime contre le genre humain dans son intégralité, qui touche non seulement le groupe dont on cherche la destruction, mais aussi l’humanité tout entière. » Il a souligné que cet arrêt témoignait, au même titre que nombre d’autres jugements et arrêts rendus par le TPIY, de l’engagement de la communauté internationale à établir la responsabilité des auteurs de crimes et à faire respecter l’état de droit.
Le Juge Meron a également rappelé que des décisions de justice ne peuvent, à elles seules, guérir les blessures profondes laissées par des crimes de l’ordre de ceux qui ont été commis à Srebrenica. Il a ensuite salué la contribution des membres des communautés les plus touchées par le génocide de Srebrenica qui ont tant fait depuis les terribles événements de 1995 pour aider les autres à aller de l’avant, sans pour autant que le passé ne soit oublié.
Le TPIY est le premier tribunal pénal international à avoir prononcé des déclarations de culpabilité pour génocide en Europe. En avril 2004, dans la procédure engagée contre Radislav Krstić, la Chambre d’appel du TPIY a établi, pour la première fois, qu’un génocide avait été commis à Srebrenica en 1995 avec l’exécution de plus de 7 000 hommes et garçons musulmans de Bosnie à la suite de la prise de la ville par les troupes serbes de Bosnie. Au total, le TPIY a mis en accusation 20 personnes pour des crimes liés aux événements de Srebrenica et, à ce jour, il a clos les procédures engagées contre 15 d’entre elles.