Le Procureur du MIFRTP confirme la mort du fugitif Aloys Ndimbati
Le Bureau du Procureur du Mécanisme confirme aujourd’hui le décès de Aloys Ndimbati, un des derniers fugitifs inculpés par le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) et une figure importante du Génocide perpétré en 1994 contre les Tutsis au Rwanda.
Ndimbati, qui fut bourgmestre de l’ancienne commune de Gisovu dans l’ancienne préfecture de Kibuye, et membre du Mouvement Révolutionnaire National pour le Développement, fut inculpé par le TPIR en novembre 1995. Il fut inculpé de sept chefs de génocide, complicité dans le génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, et des crimes contre l’humanité d’extermination, d’assassinat, de viol, et de persécution. L’acte d’accusation allègue qu’au commencement du Génocide, Ndimbati se rendit dans la commune de Gisovu et appela publiquement a l’élimination des Tutsis. Avec d’autres figures des autorités locales dont le fugitif Charles Sikubwabo, Ndimbati organisa ensuite des attaques contre des réfugiés Tutsis dans la commune de Gisovu et dans la région de Bisesero. Il est également allégué que Ndimbati aurait personnellement organisé et dirigé les massacres et tueries de milliers de Tutsis à plusieurs endroits dont dans les collines de Bisesero, Kidashya, Muyira, Gitwe, Rwirambo, Byiniro, Kazirandimwe et à la grotte de Nyakavumu.
En juillet 1994, Ndimbati et sa famille fuirent le Rwanda pour le Zaïre (actuellement la République Démocratique du Congo), ou ils habitèrent dans le camp de Kashusha. Il se rendit plus tard à Kisangani accompagné de quelques membres de sa famille. Vers juin 1997, Ndimbati quitta Kisangani et rentra au Rwanda par le biais d’un vol de rapatriement du HCR pour Kanombe.
A la suite d’une enquête difficile et intensive, le Bureau du Procureur a pu déterminer que Ndimbati est mort au Rwanda vers la fin du mois de juin 1997 dans la localité actuelle du secteur de Gatore, district de Kirehe dans la province de l’est. Bien que les circonstances exactes de sa mort n’aient pu être déterminées dû à la confusion et à l’absence d’ordre à cette période, les preuves recueillis par le Bureau du Procureur démontrent que Ndimbati n’a jamais quitté les environs de Gatore, qu’il n'a plus jamais été revu, et que personne n’entendu plus parler de lui. Aucune preuve fiable et corroborée que Ndimbati était vivant après cette période ne fut identifiée. La mort de Ndimbati durant cette période et à cet endroit fut également confirmée de manière indépendante par l’Organe National de Poursuite Judiciaire du Rwanda à la suite de sa propre enquête.
Bien que Ndimbati ne sera ni poursuivi ni puni, ce résultat apportera peut-être la consolation aux survivants et victimes de ses crimes que Ndimbati n’est pas en fuite et qu’il ne pourra plus jamais nuire au peuple rwandais.
Il ne reste aujourd’hui que deux autres fugitifs inculpés par le TPIR : Charles Sikubwabo et Ryandikayo. Depuis mai 2020, l’équipe de recherche des fugitifs du Bureau du Procureur a arrêté deux fugitifs, Félicien Kabuga et Fulgence Kayishema, et confirmé la mort de quatre autres fugitifs, Augustin Bizimana, Protais Mpiranya, Phéneas Munyarugarama, et aujourd'hui Aloys Ndimbati.