Les hauts responsables du MIFRTP participent à la trentième commémoration du début du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, 7 avril 2024
À l’occasion de la Journée internationale de réflexion sur le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 et de Kwibuka30, les hauts responsables du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux (le « Mécanisme »), la Présidente Graciela Gatti Santana, le Procureur Serge Brammertz et le Greffier Abubacarr M. Tambadou, ont fait la déclaration suivante :
« Il y a 30 ans aujourd’hui, le Rwanda a sombré dans la violence génocidaire visant la destruction du groupe ethnique tutsi. Ce génocide a été atroce à tous les égards — des enfants ont été battus à mort à coups de gourdin, des filles et des femmes ont subi des viols effroyables et des violences sexuelles, et plus de 800 000 personnes ont été massacrées en une centaine de jours seulement. La communauté internationale portera pour toujours la honte de ne pas être intervenue face à ces massacres.
Le Mécanisme se souvient des victimes du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, non seulement de ceux qui ont perdu la vie, mais aussi de ceux qui ont survécu et des membres de leur famille dont les souffrances perdurent.
Le Mécanisme se souvient également du courage et de l’impact des quelque 2 200 témoins qui ont déposé devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (le « TPIR »). Leurs témoignages ont été cruciaux en ce qu’ils ont permis au TPIR de juger 73 personnes pour le rôle qu’elles avaient joué pendant le génocide et de parvenir à la conclusion suivante : “Le génocide rwandais est un fait qui s’inscrit dans l’histoire du monde, un fait aussi certain que n’importe quel autre. C’est un exemple classique de ‘faits de notoriété publique’”.
Cette trentième commémoration nous rappelle avec urgence les tâches énormes qui restent à accomplir afin que justice soit faite pour ces atrocités. Depuis la fermeture du TPIR en 2015, le Mécanisme a retrouvé tous les derniers fugitifs, sauf deux. Sur le plan national, les autorités rwandaises ont jugé des milliers d’auteurs de crimes, y compris dans des affaires qui ont fait l’objet d’un suivi par le Mécanisme après leur renvoi par le TPIR. Malgré ces progrès, de nombreux génocidaires présumés restent hors de la portée des autorités, ayant fui vers d’autres pays où ils vivent en toute impunité. Le Mécanisme demande à la communauté internationale de prêter main forte au Rwanda en cette occasion importante afin de faire prévaloir la justice.
À l’heure où les nouvelles générations rwandaises doivent composer avec ce passé tout en se fondant sur les progrès remarquables accomplis par leurs aînés, c’est un honneur pour le Mécanisme d’apporter sa contribution en préservant le précieux héritage du TPIR et en en facilitant l’accès. À cet égard, nous faisons également tout notre possible pour veiller à ce que les constatations et conclusions contenues dans les jugements et arrêts du TPIR et du Mécanisme soient facilement accessibles dans le monde entier, afin de garantir que tous se souviennent du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, le reconnaissent et en tirent les leçons qui s’imposent. »