Aminatta Lois Runeni N’gum (ci-après le « Juge N’gum ») ressortissante du Zimbabwe, est née le 7 juin 1953 à Harare (alors Salisbury, Rhodésie), de parents zimbabwéens. Elle a également obtenu la citoyenneté gambienne par mariage le 6 février 1981 en Gambie.
Formation universitaire : le Juge N’gum a obtenu une Maîtrise (LL.M) de droit international public, avec une spécialisation en droit pénal international de l’Université de Leyde (Pays‑Bas) en 2005, après avoir soutenu sa thèse intitulée « Freedom of Expression and the Right to Restrict such Freedom – the Experience of Africa and the Diaspora » (Liberté d’expression et le droit de la restreindre — l’expérience de l’Afrique et de la diaspora). Lorsqu’elle était master de la Cour suprême (maintenant la Haute Cour de Gambie), elle a participé au premier cours de gestion judiciaire du Commonwealth au Royal Institute for Public Administration (RIPA) de Londres (Royaume‑Uni) en 1993. Elle a été admise au barreau d’Angleterre et du pays de Galles comme Utter Barrister (avocat en dehors de la barre) en qualité de membre du Lincoln’s Inn depuis 1977 ; elle a réussi les examens finaux du barreau aux Inns of Court School of Law, Gray’s Inn Place, à Londres (Royaume-Uni) en 1979. Elle a validé un stage pratique de six mois sous la direction de M. Henry Myers Esq., au 9 Stone Buildings, Lincoln’s Inn, à Londres (Royaume-Uni), en mars 1980. Elle a étudié à l’Université de Keele, à Staffordshire (Royaume-Uni), et a obtenu un double B.A. en droit et en sociologie en 1978. Elle a été membre d’Amnesty International à Keele.
Expérience internationale pertinente : le Juge N’gum est sur la liste des juges du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux (le « Mécanisme »). Elle a été nommée par le Gouvernement gambien en septembre 2011 et élue par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 décembre 2011, avant de prêter serment devant le Greffier du Mécanisme le 27 avril 2012. Elle a participé activement à la rédaction de la version définitive du projet de Règlement de procédure et de preuve du Mécanisme en juin 2012 et aux modifications s’y rapportant, ainsi que du Code de déontologie des juges du Mécanisme. Elle a également été désignée par le Président du Mécanisme et a exercé à ce titre plusieurs fonctions à distance en tant que juge unique ainsi que dans un collège de cinq juges à l’occasion d’un appel. En outre, le Juge N’gum a travaillé en tant que juriste au Tribunal pénal international pour le Rwanda (le « TPIR ») de juillet 1999 à septembre 2009, représentant le Greffier au Tribunal et en dehors, et veillant au bon déroulement des procès, de la mise en état jusqu’au stade de l’appel et de la révision. Elle a d’abord travaillé au sein de la Section de l’administration des Chambres à Arusha (Tanzanie), en tant que chef adjoint, et parfois en tant que responsable, pendant deux ans et trois mois ; elle a ensuite été affectée au poste de chef du Groupe d’appui à la Chambre d’appel à La Haye (Pays‑Bas), pendant deux ans ; puis à Arusha à la Section de l’administration des questions relatives aux conseils de la Défense et du centre de détention en tant que chef adjoint et chef, avant d’en devenir la responsable pendant deux ans. Enfin, elle a de nouveau été nommée à la Section de l’administration des Chambres au sein de laquelle elle a travaillé pendant trois ans et trois mois.
Expérience nationale pertinente : de 2010 à 2011, le Juge N’gum a siégé à la Cour d’appel de Gambie chargée de statuer sur des appels interjetés contre des décisions au civil et au pénal rendues par la Haute Cour de Gambie. Elle a également été nommée par le Président de la Cour suprême pour siéger à la Cour lors de la session de novembre 2010. De plus, elle a occupé plusieurs postes dans la magistrature gambienne, notamment première secrétaire judiciaire de 1998 à 1999, master à la Cour suprême de 1990 à 1994 et magistrate de première classe ainsi que magistrate principale et senior de 1980 à 1990. Elle a par ailleurs exercé dans un cabinet privé en Gambie de 1994 à 1998 et de 2009 à 2010, en tant que conseillère principale de la Commission d’enquête sur l’administration foncière et en tant que professeur vacataire de droit au Gambia Technical Training Institute (institut de formation technique de Gambie). Elle a également été rédactrice adjointe de la revue Gambia Law Reports de 1994 pour le National Council for Law Reporting. Elle a été membre ad hoc du sous-comité de révision du code pénal, du code de procédure pénale et Règles de preuve de la Commission gambienne de réforme des lois, projet devenu la Loi de 1994 relative aux preuves. Elle a été membre de la commission nationale spéciale sur les femmes et le développement – comité sur la condition juridique et le bien-être des femmes du Women’s Bureau de la Gambie. Elle est membre fondatrice du Soroptimist International of Banjul ainsi que de la Gambia Women Finance Association. Le Juge N’gum est membre à vie de la Commonwealth Magistrates’ and Judges’ Association, de l’International Association of Women Judges ainsi que membre d’autres associations et organisations non gouvernementales.