Le Procureur du Mécanisme Serge Brammertz confirme le décès du fugitif Augustin Bizimana
Le Bureau du Procureur du Mécanisme confirme aujourd’hui le décès d’Augustin Bizimana, l’un des principaux fugitifs accusés d’avoir été l’un des hauts commanditaires du génocide perpétré en 1994 contre les Tutsis au Rwanda. Son décès a pu être confirmé à l’issue de l’identification formelle des restes de son corps retrouvés dans un cimetière à Pointe‑Noire (République du Congo).
Ministre de la défense du Gouvernement intérimaire du Rwanda durant le génocide, Augustin Bizimana avait été mis en accusation en 1998 par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (le « TPIR »). Il devait répondre de 13 chefs de génocide, complicité dans le génocide, extermination, meurtre, assassinat, viol, torture, autres actes inhumains, persécution, traitements cruels et atteintes à la dignité de la personne, pour des crimes commis dans le cadre du génocide de 1994. Parmi les crimes reprochés, Augustin Bizimana devait répondre du meurtre de l’ancien Premier Ministre Agathe Uwilingiyimana, de dix membres belges des forces de maintien de la paix, et de civils tutsis dans les préfectures de Gisenyi, Ruhengeri, Butare, Kibuye et Cyangugu.
Le Bureau du Procureur a pu confirmer le décès d’Augustin Bizimana à l’issue d’une enquête exhaustive alliant des technologies avancées et de vastes opérations sur le terrain, et grâce à la coopération exceptionnelle des autorités partenaires au Rwanda, en République du Congo, aux Pays‑Bas et aux États‑Unis d’Amérique. À la fin de l’an dernier, le Bureau du Procureur a effectué une analyse génétique sur des échantillons précédemment obtenus de restes humains retrouvés dans un cimetière à Pointe‑Noire (République du Congo). D’autres enquêtes et des analyses génétiques comparatives menées par le Bureau du Procureur ces derniers mois ont permis d’exclure la possibilité que ces restes soient ceux d’une autre personne. D’autres éléments de preuve ayant trait aux circonstances du décès d’Augustin Bizimana ont également été vérifiés. Par conséquent, le Bureau du Procureur peut confirmer aujourd’hui le décès d’Augustin Bizimana. Il serait mort en août 2000 à Pointe‑Noire.
Le Bureau du Procureur exprime en particulier sa reconnaissance à l’institut néerlandais de criminalistique et au laboratoire américain Armed Forces DNA Identification Laboratory pour leur appui et assistance techniques indispensables dans ce domaine.
Avec l’arrestation de Félicien Kabuga samedi dernier et la confirmation aujourd’hui du décès d’Augustin Bizimana, le Bureau du Procureur a ainsi retrouvé deux des trois principaux fugitifs mis en accusation par le TPIR. Le dernier accusé toujours en fuite est Protais Mpiranya, ancien commandant du bataillon de la Garde présidentielle des forces armées rwandaises, que le Bureau du Procureur continue de rechercher activement, tout comme les cinq autres fugitifs mis en accusation par le TPIR, à savoir Fulgence Kayishema, Phénéas Munyarugarama, Aloys Ndimbati, Ryandikayo et Charles Sikubwabo.
Le Bureau du Procureur invite tous les États Membres de l’Organisation des Nations Unies à renforcer leur coopération afin que les derniers fugitifs soient traduits en justice.